Longtemps considéré comme un pilier influent du secteur financier et de la banque en Afrique, Henri Claude Oyima est aujourd’hui le nouveau Ministre d’État, Ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, un ministère très stratégique et sensible dans le dispositif du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Le parcours singulier de l’homme symbolise une nouvelle dynamique pour le Gabon dans son redressement et sa gouvernance économique.
Henri Claude Oyima, un OVNI de la banque-finance?
Le nouvel homme fort du ministère de l’Economie et des Finances, de la Dette et des Participations, de la lutte contre la vie chère a su bâtir un empire bancaire solide en tant que PDG de BGFI Bank, l’une des plus grandes banques d’Afrique centrale. Avec une carrière marquée par une expertise financière pointue et une vision stratégique, il est aujourd’hui au centre d’un virage important pour le Gabon. Nommé ,juste après les résultats des élections, le lundi 5 mai 2025 à la tête du ministère de l’Economie et des Finances, de la Dette et des Participations, de la lutte contre la vie chère, le ministre d’Etat, Henri-Claude Oyima est un acteur majeur du milieu financier et bancaire du continent africain.
Né le 4 décembre 1956 à Franceville dans la province du Haut-Ogooué, au Gabon, Henri-Claude Oyima est détenteur d’un Baccalauréat série B – U.S.A au Lycée Français de WASHINGTON DC obtenu en 1978. Il s’expatrie aux Etats-Unis pour ses études et décroche en 1981 un Bachelor of Science in business Administration-U.S.A, option Finance et économie d’entreprise à l’AMERICAN UNIVERSITY, WASHINGTON, DC, et un an plus tard un Master of Art in Development Banking dans la même université.
Henri-Claude Oyima démarre sa riche carrière à la Citibank de New York où il ne reste qu’un an. En 1983, il entre à la banque Parisbas Gabon où il est nommé directeur général adjoint. En juin 1985, il est nommé directeur général puis, en mai 1986, administrateur-directeur général. Il organise alors la reprise de l’établissement dont la maison-mère a décidé de se retirer du marché local. La banque est rebaptisée Banque gabonaise et française internationale (BGFIBank) en 1996.
Une dizaine d’années plus tard, il va créer et développer la BGFI International à Paris et fait d’elle l’aile européenne de cette banque à la fois commerciale, d’investissement, de services financiers divers et d’assurance. En 2015, il amène la banque à un autre niveau en décrochant l’extension de l’agrément de BGFI International, qui est aujourd’hui désignée BGFIBank Europe. Ces opérations permettent à la banque d’étendre son activité sur toute l’Afrique en matière de correspondance bancaire et lui confère une autonomie complète pour les opérations de collecte de dépôts auprès d’une clientèle d’entreprises.
Henri-Claude Oyima, à 67 ans, cumule plusieurs hautes fonctions au Gabon. Avant cette nomination, Henri-Claude Oyima était président directeur général du Groupe BGFIBank, président des sociétés du Groupe BGFIBank, président du Conseil d’Administration des sociétés OGAR/OGARVIE, président du Conseil d’Administration de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), président de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG) et président de l’Institut Gabonais des Administrateurs (IGA).
Malgré les polémiques créées et suscitées par l’opposition par rapport à ce cumul de hautes fonctions, le dirigeant polyvalent continue de rayonner sur ces différentes galaxies.
L’arrivée d’Henri Claude Oyima à la tête de l’imposant ministère de l’Économie du Gabon pourrait marquer une étape importante dans le processus de renouveau du leadership politique et économique, que construit le président Brice Clotaire Oligui Nguema depuis qu’il est élu. Son parcours atypique témoigne d’une nouvelle génération de leaders africains qui, issus du privé et du monde des affaires, prennent désormais des responsabilités à la hauteur des enjeux économiques et sociétaux du continent.
Le leadership d’un homme des finances à la tête d’un secteur clé pour le Gabon
Une volonté assumée par le président de la république
Ce choix marque la ferme volonté du Président Brice Clotaire Oligui Nguema de diversifier le leadership politique et économique, en intégrant des profils issus du secteur privé dans la gouvernance nationale, une tendance qui gagne du terrain en Afrique francophone. En misant sur l’expertise et l’expérience de OYIMA pour relancer l’économie du Gabon, le Président montre clairement un changement de vision managériale, il veut surtout exprimer sa volonté de mettre la rigueur, les recettes et les compétences managériales du privé au service du développement national. Il est convaincu que le profil du PDG de Groupe BGFIBank est aujourd’hui indispensable pour la mise en œuvre des réformes économiques essentielles pour le Gabon
Une ascension à risques pour le ministre Oyima?
Cette ascension vers la sphère gouvernementale n’est pas sans risque pour le nouveau ministre. En accédant à cette haute responsabilité de ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima accepte affronter les nombreux freins et obstacles de l’administration publique, et impulser audacieusement des réformes structurantes. Dès sa prise de fonction, il n’a pas tardé à rassurer tout le monde:
« Le Gabon a besoin d’avoir un programme de croissance et de développement. L’objectif pour nous aujourd’hui, est de faire que tout ce que le président de la République a promis aux Gabonais se réalise. C’est-à-dire, rendre au Gabonais sa dignité, sa souveraineté énergétique, budgétaire, économique, et alimentaire. C’est le projet et le programme qui est désormais le mien », a affirmé Henri-Claude Oyima.
Pour réussir cette mission, il compte sur ses nombreux atouts atouts :
- Une expertise financière solide
- Une connaissance approfondie des enjeux régionaux et une vraie maîtrise des problématiques de son pays, le Gabon,
- Un leadership reconnu dans le secteur bancaire en Afrique centrale, en Europe et aux Etats-Unis
- Une capacité à mobiliser les acteurs du privé et du public
Enjeux et perspectives pour le Gabon : Une interview accordée à TV5MONDE pour dessiner sa stratégie
En se fondant sur le projet de société du président de la République, Henri-Claude Oyima veut rompre avec les pratiques du passé au Gabon pour conduire la réforme économique ambitieuse du pays. Il plaide pour un nouvel modèle de développement
« pensé par les gabonais et pour les gabonais ».
Tout en conciliant croissance et développement durable, Il veut bâtir ses réformes sur une meilleure valorisation des ressources naturelles du pays, notamment dans les secteurs clés comme les hydrocarbures, la forêt, et les infrastructures.
« Le Gabon ne doit pas se limiter à son pétrole, mais intégrer pleinement ses autres ressources naturelles (minerais, bois) dans le calcul du PIB. Cette approche vise à structurer l’économie autour de ses richesses propres pour stimuler une croissance durable, réduire la dépendance à l’inflation importée et favoriser la consommation locale des produits nationaux »
Son message sur la chaîne internationale TV5MONDE est claire et assumée par le gouvernement Gabonais
« Le gouvernement souhaite rompre avec les anciens programmes du FMI qui n’ont pas produit les résultats escomptés. Il propose un programme économique conçu et approprié par les acteurs nationaux, avec un soutien international adapté, afin d’écrire une « nouvelle page » économique basée sur l’innovation, l’autonomie et une meilleure gestion des ressources internes« .
par FD