Dans le bouillonnement actuel des événements qui s’enchaînent pour évoquer l’Afrique, traiter de son développement et favoriser l’impact de la diaspora dans celui-ci, il existe un mouvement précurseur, pratiquement avant-gardiste qui depuis 2006 trace son sillon, le Club Efficience.
Réseau d’excellence, le Club Efficience s’est imposé comme le hub économique et sociétal pour les 54 pays d’Afrique, en étant le 1er réseau économique panafricain de France et d’Europe. Sa diaspora économique est installée en France, Allemagne, Angleterre, Belgique, Italie, Espagne, Luxembourg et Portugal.
Le Club Efficience compte plus de 700 membres, 500 personnalités du Gotha Noir d’Europe, 15 000 sympathisants, 100 000 amis sur les réseaux sociaux regroupant des capitaines d’industries, jeunes chefs d’entreprises, directeurs, étudiants, influenceurs issus de la diaspora économique africaine.
Aujourd’hui, le rôle des diasporas se structure de façon plus efficiente. Prioritairement assimilée à un rôle de soutien économique ponctuel, la diaspora africaine prend largement sa part dans le développement commercial, technologique, culturel du continent.
Ainsi, soucieuse de lutter contre la pauvreté sur le continent, elle procède par des opérations d’investissement dans tous les domaines de la croissance économique. Le Club Efficience travaille sur trois (03) axes clés: le capital financier, le capital humain et le cercle de réflexion.
Sur le capital financier, le Club a mis en place l’Efficience Africa Fund qui est un projet de véhicules d’investissements. Il a pour vocation d’investir en Afrique subsaharienne dans les PME et de les accompagner dans cette première étape de leur développement et de leur transformation.
Ce Fond accompagnera, directement ou indirectement, des entreprises du secteur informel vers le secteur formel par le biais d’investissements en capital ou quasi-capital.
Sur la valorisation des ressources humaines, le réseau a initié d’une part Efficience RH qui est une plateforme de mise en relation des candidats et des recruteurs et d’autre part édité un guide, le Gotha Noir d’Europe qui est celui l’élite Afro-Européenne, dont la dernière version parue en septembre 2016 a été préfacée par l’ancien ministre Jean-Louis BORLOO.
Enfin, pour un Cercle de Réflexion, porter les idées novatrices et une Banque de Solutions des diasporas, il rassemble des experts pour réfléchir sur les enjeux de développement de l’Afrique à savoir : l’Energie, l’Education, la Santé, l’Agro-industrie, l’Urbanisation, l’Industrialisation, avec publication des recommandations et livre blanc.
Docteur en chirurgie dentaire, originaire du Cameroun, Elie Nkamgueu peaufine avec deux amis Élias Fosso et Victor Tantcheu le concept d’un cadre de référence pour réunion de la diaspora africaine et lui permettre en totale « décomplexion » d’assumer sa double ou multiple identité afin d’en faire une ressource gagnante et une richesse culturelle.
Docteur, d’où vous vient ce goût de l’autre, cette passion pour les causes et les défis dont le Club Efficience a fait son cheval de bataille ?
Grâce à mon métier et mes origines sociales modestes, le devoir humaniste s’est rapidement imposé en moi, et par le biais du Club Efficience, les actions que mènent est pour nous une façon de remercier la société de ce qu’elle a pu nous apporter dans nos différents parcours semés d’embûches.
Quel est votre regard sur les nouvelles formes d’action de la diaspora africaine en France ?
De par ses actions, le Club Efficience ambitionne de promouvoir la diaspora en Europe, la fédérer pour permettre un meilleur ancrage dans les pays d’accueil et faire de cette diaspora un acteur incontournable pour l’émergence et le développement du continent africain.
Quel est l’objectif à long terme de l’Efficience Africa Fund ?
EAF part d’une volonté de passer des transferts d’argent au capital productif. À ce jour, les 65 milliards $/an transférés en Afrique par la diaspora viennent en aide aux familles certes, mais ne permettent pas le développement du continent.
Pour une croissance inclusive de l’Afrique, par EAF la diaspora viendra en soutien financier aux PME et TPE africaines qui progressivement vont créer plus d’emplois et accroitront la classe moyenne qui aura ainsi un pouvoir d’achat conséquent pour maintenir la croissance économique et permettre le développement du continent.
Le Club Efficience a une réputation élitiste et prestigieuse, certainement associée au Who’s Who de la communauté afro-française, ses dîners d’affaires ou encore son Gala de l’Excellence. Peut-on penser que le Club n’est qu’un gotha de Noirs qui ont réussi ou ont émergé ? Avez-vous des actions en faveur des jeunes afro-français des quartiers dit difficiles ?
Le Club Efficience est plus prestigieuse qu’élitiste puisqu’il est ouvert à tous. Le Club Efficience s’est petit à petit imposé comme étant le cadre de concertation et de dialogue propice à la rencontre de cadres, de chefs d’entreprises et de leaders d’opinion de la diaspora en Europe issus de tous les secteurs d’activités.
Ceux qui ont la volonté de mutualiser leurs compétences, transformer la double absence, en une double présence avec pour objectif de permettre leur ancrage économique, en Europe et de créer des passerelles vers l’Afrique.
Nos actions en faveur des jeunes Afro-Européens sont de multiples formes : la plateforme de recrutement (Efficience RH), le parrainage des jeunes entrepreneurs, pour encourager l’entrepreneuriat, les bourses d’excellences pour récompenser les jeunes issus de milieux défavorisés à intégrer les grandes écoles
Entretenez-vous des liens avec les institutions africaines et l’Union Africaine ? Quelles seraient les pistes de travail avec les structures dirigeantes du continent en lien avec le travail du Club Efficience ?
Forts de 12 ans d’expertise de terrain en France et en Europe, nous avons été invités à plusieurs reprises par les institutions et les états africains à témoigner et partager notre expertise sur les sujets sur la diaspora par des contributions.
Le Club Efficience souhaite être une force de propositions et de recommandations aux réflexions sur d’autres sujets porteurs tels que les mesures d’attractivité des diasporas à mettre en place par les états africains, les dispositifs d’incitation des diasporas à contribuer au développement économique du continent, l’implémentation des solutions susceptibles d’apporter de l’envergure aux initiatives de la diaspora et enfin la mobilité des compétences de la Diaspora avec une continuité des droits comme l’assurance maladie ou encore la retraite.
Par Jean-François AVLESSI – Dossier « Diaspora » coordonné par Régis HOUNKPE et Espoir DOSSAH