Le Mali a lancé lundi la construction d’une nouvelle raffinerie d’or, un projet clé soutenu par la Russie, qui vise à renforcer le contrôle du pays sur ses ressources naturelles. Avec une capacité de 200 tonnes, cette raffinerie, dont le Mali détient une participation majoritaire, sera développée en partenariat avec le groupe russe Yadran et une société d’investissement suisse.
Une étape majeure dans la transformation locale de l’or au Mali
Le président par intérim du Mali, le colonel Assimi Goita, a indiqué que toutes les sociétés minières devront désormais traiter leur or localement, dans le cadre d’un code minier révisé, visant à augmenter la valeur ajoutée et à mieux profiter des revenus générés par l’or. Bien qu’aucune date ferme n’ait encore été fixée pour la finalisation du projet, cette raffinerie sera capable de transformer tout l’or produit au Mali en lingots pour l’exportation, avec une capacité quasi quadruple de la production annuelle nationale.
Un enjeu régional : renforcer la filière or en Afrique de l’Ouest
L’Afrique de l’Ouest, avec des pays comme le Ghana, la Guinée, le Niger ou le Burkina Faso, intensifie ses efforts pour transformer localement leur or, afin d’ajouter de la valeur avant exportation. La nouvelle raffinerie malienne pourrait ainsi devenir un centre régional de traitement de l’or, comme l’a indiqué Irek Salikhov, président de Yadran, lors de la cérémonie inaugurale à Bamako.
Une réponse aux défis de l’industrie minière malienne
Malgré son riche sous-sol, le Mali reste l’un des pays où la filière aurifère est confrontée à de nombreux défis : absence de raffineries certifiées, contrebande, faible traçabilité des exportations. Selon Goita, cette raffinerie permettra au Mali de mieux suivre sa production et ses exportations, tout en générant des revenus substantiels pour le développement national.
Un contexte de réformes minières et de tensions géopolitiques
Ce projet s’inscrit dans le contexte des réformes minières initiées par le gouvernement depuis le coup d’État de 2021, visant à renforcer la souveraineté économique malienne. Cependant, ces changements, notamment la révision du code minier, ont suscité des tensions avec des investisseurs, dont la société canadienne Barrick, qui a récemment été condamnée par la justice malienne.
Roland D