Les 24 et 25 septembre prochains auront lieu au Palais des Congrès à Paris les Rencontres Africa. Cette troisième édition vient confirmer l’intérêt suscité par le continent africain dans les domaines économique et géopolitique. La rédaction parisienne du magazine InAfrik a rencontré Marc Hoffmeister, expert en commerce international, fin connaisseur des marchés africains, qui est le Commissaire de ce grand évenement dont la particularité est de faire équitablement dialoguer les entreprises françaises et africaines au sein d’un cadre de haut-niveau et de partage d’expériences innovantes dans les domaines stratégiques de la santé, de l’agriculture et de l’agroalimentaire et des BTP- Infrastructures.
CEO de Classe Export, premier opérateur privé français d’information et d’assistance aux entreprises exportatrices a qu’il créé en 1989, ce professionnel reconnu du commerce international et de l’export est également Conseiller du Commerce Extérieur de la France. Il nous parle de sa vision des relations entre entrepreneurs africains et français.
Plus de 800 décideurs viendront de 30 pays africains et 1500 personnalités françaises et européennes seront au rendez-vous de cet événement inédit 100% business.
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Magazine InAfrik: Quelle tonalité souhaitez-vous donner aux Rencontres Africa cette année ?
Nous avons choisi cette année d’aller encore plus loin et de dépasser le cadre, certes utile des rencontres institutionnelles, en proposant aux entreprises françaises et africaines une nouvelle approche pragmatique et opérationnelle. Non seulement, les entreprises doivent y trouver leur compte et des possibilités d’investissement, mais les pays qu’elles représentent doivent également être mis en lumière dans leurs secteurs forts d’activité économique.
Nous sommes convaincus que la dimension business doit être davantage structurée et répondre aux besoins des pays africains et aux capacités d’investissement des entreprises françaises. De part et d’autre, les entrepreneurs français comme africains qui seront avec nous en septembre trouveront des réponses spécifiques à leurs attentes et des débouchés sur des secteurs insuffisamment défrichés. C’est en cela que l’originalité de nos Rencontres permettra de croiser à la fois des personnalités politiques telles que le ministre de la santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin ou encore l’ancienne ministre de la Santé Nora Berra, des têtes de réseaux économiques africains, pour échanger sur les secteurs de la santé, de la construction et des infrastructures, de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Cette 3ème édition ne pouvait pas mieux tomber car nous assistons actuellement à un âge d’or des relations Afrique-France entre nos entrepreneurs. Et les PME ont à gagner parceque le moment est idéal pour commercer et se développer. Nos Rencontres se veulent à l’anticipation des mutations en cours.
Il est souvent question d’accompagner les entreprises françaises et internationales à la conquête des marchés africains. Pensez-vous que les Rencontres peuvent et doivent même travailler à la réciproque en permettant aux marchés émergents de percer la France et l’international ?
Pour connaître les marchés africains, subsahariens comme maghrébins, cette attente est légitime et doit même se normaliser. Je suis certain qu’une réelle coopération économique doit se faire dans les deux sens. Mais il faut des conditions et une exigence pour compétir sur le plan international. Je trouve absurde que 70% de l’alimentation africaine vienne des exportations agricoles alors que c’est le continent des ressources agricoles et des terres arables.
Il me semble aussi déséquilibré que sur 54 pays du continent que seulement 42 entreprises dont 22 du magrheb disposent de la certification internationale pour accéder aux marchés extérieurs.
[ctt template=”1″ link=”UB4U2″ via=”no” ]L’Afrique devrait être le continent au coeur des enjeux agricoles, avec la capacité de s’exporter partout dans le monde. Mais il faut des exigences pour cela : la confiance dans les relations économiques, la crédibilité des procédures commerciales, une traçabilité judicieuse des produits et une solvabilité des parties prenantes. L’Europe peut apporter un accès au crédit, aux technologies innovantes, au numérique, au savoir-faire et l’Afrique un accès aux terres et à une main d’oeuvre qualifiée et compétente. Nous allons également mettre en place des networkings qui permettront aux entreprises africaines de converser en B2B, au-delà des conférences sectorielles et des manifestations des pavillons de pays prévues.[/ctt]
Quel est le créneau disponible pour les entreprises issues des diasporas africaines à l’international ?
Le potentiel est énorme dans la diaspora et les porteurs de projet en direction de l’Afrique, que ce soit dans la santé ou l’agriculture avec le développement de la télémédecine et des application digitales. Très généralement, cette diaspora permet l’émergence de classes moyennes et supérieures dans les pays d’origine.
MARC HOFFMEISTER, CEO CLASSE EXPORT, COMMISSAIRE GENERAL DES RENCONTRES AFRICA A PARIS
Elle maîtrise les codes du marché international et de la compétition économique, les enjeux politiques et géopolitiques et son seuil d’exigence est très élevé. De ce fait, elle a toute sa place aux Rencontres Africa et elle sera fortement représentée au milieu des entreprises françaises et africaines invitées.
Propos recueillis par R. Kpehoun, la rédaction InAfrik, Paris